Promouvoir l’entrepreneuriat numérique et les emplois verts pour une économie durable au Sénégal

Comme de nombreux États d’Afrique de l’Ouest, le Sénégal se trouve à un moment charnière, cherchant à accélérer sa transformation économique tout en donnant la priorité à la durabilité environnementale. Les deux piliers que sont l’entrepreneuriat numérique et les emplois verts offrent un moyen puissant d’atteindre cet objectif, notamment en libérant le vaste potentiel des jeunes et des femmes du pays. Cette double transition ne représente pas seulement une aspiration, mais une nécessité stratégique pour favoriser une économie inclusive et durable.

Comme de nombreux États d’Afrique de l’Ouest, le Sénégal se trouve à un moment charnière, cherchant à accélérer sa transformation économique. En effet, le gouvernement sénégalais a défini une stratégie nationale, Sénégal 2050, assortie d’un plan directeur, dans laquelle ces deux leviers sont très pertinents grâce à la technologie New Deal et à l’intégration des emplois verts dans plusieurs secteurs clés pour un développement durable et résilient, notamment les énergies renouvelables, l’agroalimentaire, la construction et les infrastructures, et les technologies numériques.
L’impact le plus puissant provient de la « double transition », où l’entrepreneuriat numérique accélère directement la croissance de l’économie verte. Cette convergence crée des effets multiplicateurs qu’aucun des deux secteurs ne pourrait obtenir indépendamment.


L’impératif numérique : un catalyseur pour les jeunes et les femmes

L’économie numérique du Sénégal, bien qu’encore émergente, offre des opportunités considérables. La stratégie « Sénégal numérique 2025 » (SSN 2025) du gouvernement vise à faire passer la contribution du secteur numérique au produit intérieur brut (PIB) de 3,5 % à 10 % et à créer 35 000 emplois directs dans l’industrie numérique d’ici 2025. Cette croissance s’appuie sur une population jeune et entreprenante.
Cela peut stimuler l’esprit d’entreprise et renforcer les infrastructures numériques. En effet, 39 % des adultes sénégalais (âgés de 18 à 64 ans) poursuivent activement ou envisagent de créer une entreprise, ce qui est remarquable. En ce qui concerne les infrastructures numériques, le Sénégal se classe parmi les premiers pays d’Afrique de l’Ouest en matière de préparation au réseau, avec l’un des taux d’adoption des smartphones les plus élevés de la région (35,6 %).

De plus, la stratégie numérique reconnaît l’importance d’une éducation inclusive et met en œuvre des politiques de renforcement des capacités destinées aux jeunes et aux femmes. Des initiatives telles que la formation de 300 jeunes femmes au développement d’applications mobiles témoignent de la volonté de réduire l’écart entre les sexes dans le secteur des TIC, traditionnellement dominé par les hommes.
L’entrepreneuriat numérique permet aux jeunes et aux femmes de surmonter les obstacles traditionnels à l’entrée sur le marché. Les start-ups spécialisées dans les technologies financières, les technologies agricoles (utilisant des technologies telles que l’irrigation solaire et l’agriculture de précision) et la santé en ligne sont en plein essor, créant des emplois flexibles et à forte valeur ajoutée. Cela est particulièrement important pour les femmes, qui sont souvent confrontées à des obstacles systémiques tels que l’accès limité à la terre et aux services financiers traditionnels. Les plateformes numériques peuvent contourner ces obstacles en les connectant directement aux marchés et aux outils financiers (par exemple, les services de paiement mobile).

La Vision Sénégal 2050 intègre le développement durable en mettant l’accent sur la souveraineté environnementale et la résilience climatique. La révolution des emplois verts reste donc un élément clé du développement durable, qui est lié à la création d’emplois ne nuisant pas à la biodiversité. La transition vers une économie verte est au cœur du développement du Sénégal, sous l’impulsion de la Stratégie nationale pour la promotion des emplois verts (2015) et du Plan Sénégal Émergent (PSE) plus large. Les emplois verts, définis comme des emplois qui contribuent à la préservation ou à la restauration de l’environnement, sont concentrés dans six secteurs clés à fort potentiel de création d’emplois dans des domaines importants tels que l’agroécologie, la pêche, la sylviculture, les ressources en eau, les énergies renouvelables, la gestion des déchets, entre autres.

Les énergies renouvelables représentent déjà plus de 30 % du mix électrique du Sénégal. Ce secteur, qui comprend des projets solaires et éoliens, nécessite de nouvelles compétences en matière d’installation, de maintenance et de gestion, créant ainsi des parcours professionnels de haute qualité pour les jeunes techniciens et ingénieurs.


Les jeunes et les femmes sont le pilier des économies rurales, représentant près de 70 % de la main-d’œuvre agricole du Sénégal et produisant 80 % de la nourriture du pays. Investir dans l’agriculture intelligente face au climat, l’agriculture biologique et les coopératives certifiées de production de semences représente une opportunité immédiate et rapide pour les femmes de passer à des emplois verts formels et mieux rémunérés.
Les emplois verts permettent non seulement de relever les défis environnementaux tels que la dégradation des sols (qui touche près de 45 % du territoire sénégalais), mais aussi de favoriser l’inclusion sociale. Ils offrent des possibilités de requalification et de perfectionnement de la main-d’œuvre, permettant aux femmes de passer de postes précaires et peu qualifiés dans les secteurs traditionnels à des emplois formels à plus forte valeur ajoutée dans les industries émergentes.

L’impact le plus fort provient de la « double transition », où l’entrepreneuriat numérique soutient directement la croissance de l’économie verte :
• AgriTech et agriculture intelligente face au climat : les jeunes entrepreneurs exploitent les plateformes mobiles, les capteurs IoT et l’IA pour une agriculture de précision, rendant l’agriculture plus productive et plus résistante au climat. Cette technologie donne directement aux femmes agricultrices les moyens d’agir grâce à des données en temps réel et à l’accès au marché.
Gestion des énergies renouvelables : les outils numériques permettent de surveiller, gérer et distribuer efficacement les systèmes décentralisés d’énergie renouvelable, tels que les micro-réseaux solaires dans les zones rurales. Cela crée de nouvelles opportunités pour les techniciens et les chefs d’entreprise locaux possédant des compétences numériques, réduisant ainsi le déficit énergétique qui touche de manière disproportionnée les femmes dans les zones rurales.
• Commerce électronique pour les produits verts : les coopératives détenues par des femmes qui produisent des biens durables ou biologiques peuvent utiliser les plateformes de commerce électronique pour contourner les intermédiaires, accéder à des marchés nationaux et internationaux plus vastes et obtenir de meilleurs prix.

Le défi de la fracture numérique

Malgré l’immense potentiel, les avantages ne sont pas automatiques. Une fracture numérique importante persiste : environ 42 % de la population n’a pas accès à Internet et le niveau de culture numérique est faible. Les données actuelles indiquent également que l’augmentation de l’emploi résultant de l’adoption des technologies numériques dans les entreprises tend à profiter davantage aux hommes qu’aux femmes, ce qui souligne la nécessité de programmes de formation ciblés et sensibles au genre.
Conclusion : investir dans le capital humain
La voie vers une économie durable au Sénégal repose sur des politiques solides qui intègrent les compétences numériques et la formation aux emplois verts dès le plus jeune âge, en mettant explicitement l’accent sur les femmes et les jeunes. En s’attaquant aux obstacles à l’accès, en réformant la formation professionnelle pour répondre aux demandes du marché vert et en soutenant l’entrepreneuriat inclusif, le Sénégal peut consolider sa position de pôle durable et innovant en Afrique de l’Ouest, en veillant à ce qu’aucun segment de sa population dynamique ne soit laissé pour compte dans la double transition.

Le rôle de REACT : promouvoir l’entrepreneuriat durable

L’objectif du réseau REACT (Network of Active Entrepreneurs) est de promouvoir l’entrepreneuriat durable grâce aux technologies numériques et aux emplois verts. La stratégie de l’organisation consiste à favoriser le développement durable en ciblant les jeunes et les femmes afin de mettre en œuvre des projets innovants et percutants qui répondent directement aux indicateurs de développement durable. Grâce au renforcement des capacités, à des orientations techniques et financières, à la mise en réseau, à la recherche et au plaidoyer, REACT sert de catalyseur à la double transition, comblant le fossé entre les ambitions politiques et la mise en œuvre sur le terrain. En donnant aux entrepreneurs locaux les compétences, les relations et les ressources dont ils ont besoin pour réussir, REACT incarne le type d’organisation intermédiaire indispensable pour traduire les stratégies nationales en une transformation économique et sociale tangible.

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10 avril 2023

Even if we do not talk about 5G (specifically), the security talent in general in the country is very sparse at the moment. We need to get more (security) professionals in the system.

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